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![]() oOo Les pieds dans les éboulis de la tête entre deux idées ou plutôt deux images. L’avenue est moelleuse et velue comme un singe. Un mur sent la lavande à coté ou plus loin on dirait une aisselle. Une femme est passée peut-être avec les arbres qui perdent la boule. Elle est d’un roux d’ainesse son âge est certain plus fardé que son fort visage un peu ridé. Musquée comme un sanctuaire elle exhale la religion de sa chair lourde opulente à souhait. L’offertoire de ses toilettes la propage autour éhontément. Son sourire est l’éventration d’une madone prête au sacrifice et l’anticipe un brin d’une lèvre railleuse injonctive et pressante. On se prend de l’envie de humer le fumet mystique de ce corps lesté de vie passée et d’autant plus avide de dévots élans et d’offrir sans remord l’eucharistie de sa divine flétrissure.
C’est un abime de fleurs sauvages et sombres. Gottfried Benn |
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