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![]() oOo Des torses de nuages combattent le ciel. La caresse des glaces les font s’évanouir. Cette heure est la lumière récente et factuelle qui troue l’ancienne heure d’un battement d’aile. Un évier s’égoutte au cadran des berges ou coule un ruisseau à tous les rendez-vous. Le monde est sur la pierre d’un autre breuvage que l’ancienne soif à ras bord de la chope pleine du désert. Pour se désaltérer il faut se retirer comme un feu de bivouaque au long d’un mur sans fin où lierre le profil d’un visage inconnu que hâle le vent d’Ouest. Un seul bruit tous les bruits aux confronts des poitrines mâles et femelles des fables du monde armées de pied en cap des sagaies langagières. La nature regarde olympienne et sournoise la typographie du sentiment des choses nues comme Suzanne devant les vieillards aux torses soulevés par un ressentiment juvénile et tremblant. Ce tremblement terrible est celui de la terre. Un Jéricho de brume torsade le ciel et donne la parole aux murs privés d’écho.
Et l’horloge qui bat encore et ne tardera pas à s’arrêter, chante dans le désert. Robert Desnos |
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