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Choix de poèmes (Patrick Cintas)
Ces nuits sont oranges avant la fin...
[E-mail] Article publié le 24 février 2019. oOo Ces nuits sont oranges avant la fin. Dernières lueurs bleues dans la fenêtre. Les ombres chinoises d’un feuillage d’hiver Inventent des personnages alors que Le roman que je suis en train d’écrire Est au point mort : je ne connais pas L’angoisse. Les veillées sont roses. Ces nuits n’arrivent pas toutes seules. Les lieux sont à peine des lieux. J’écrivais alors la longue (interminable) Conversation entre Carabin et Carabas : Devant le miroir dont ils sont eux-mêmes L’autre côté. Ces nuits deviennent noires Avec le temps. Mais ce temps n’est pas Encore venu. Nous devinons une écriture. Tout s’éteint lentement. Bientôt il faudra Accrocher des étoiles dans ce ciel devenu Lune. Seul en face. Ce livre voulait être La malle de l’aubergiste. Qui donc bernait Les personnages ? Les feuillages ne sont Plus les haies de mon jardin. Tout s’éloigne. Un chat en équilibre sur le portail miaule. Que peut-il faire d’autre ? J’attends de lui Qu’il parle à la place de la nuit. Paroles D’amour ou de quête. Nous étions deux. Aventures. Inventions. Mystifications. Or. Nous eûmes des visions vite peintes afin D’en immobiliser les voyages. Qui es-tu Si tu sais ? Pas un oiseau ce soir. Les Orages sont loin. Nous n’irons plus au bois. Je suis construit. Je me vois, dit-elle au Soir. C’est comme une destruction de Ce que tu as conçu dans un moment de Pur égoïsme. Nous ne saurons jamais qui A parlé. La douleur est physique. Il ne reste Plus qu’à s’en plaindre. Élégies en perspective. Reprenez, cousine, un peu de ça. Et chantez À la place du chat qu’on enterre avec mon Chien. Toutes ces ombres ! Ces couleurs qui S’en vont ! J’aurais voulu être aveuglé, mais Le soir s’installe dans le calme. Personne pour Me plaindre, ô moi personnage de roman ! |
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