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Article publié le 24 janvier 2021. oOo L’aragne nous enseigne à tistre et à rentraire, L’oiseau à remplumer nos douloureux moignons, Le singe à grimacer… Les poings sur les rognons, Nous, niais, nous voudrions apprendre à l’âne braire. Des ruades, c’est tout ce que nous y gagnons.
Pour ma part, je ne sais ni boulanger ni traire. Que de fois mes doigts ont des envies de pétrir La pâte et la mamelle. On laisse le lait surir Et le pain se rasseoir. Comme un cueilleur horaire, Je regarde les champs et les jardins mûrir.
Qu’ai-je, au bout de mes nuits, des meutes de libraires, Des hordes d’imprimeurs, des maquereaux gaffés, Des rondes de fusils et des autodafés ? Des bandes d’histrions font tout pour m’en distraire. Puis je croise Balzac et je prends mon café.
Et vous, avez-vous pris les cornes d’un araire, Ecrit résolument sur vos chants par sillons ? Pauvre épouvantail à chènevière en haillons, Je sème mes vieux mots dans des chants funéraires Sous les orgues du vent et de doux carillons.
Vous n’en saurez pas plus… J’irai jusqu’à m’abstraire Emmi le tintamarre et le boulevari, Le tumulte et les longs flots ferraillants, les cris, Les chants des enleveurs des bennes cinéraires Et de la Résistance emmurée de Paris.
Robert VITTON, 2020 |
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