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![]() oOo Quelques mots en semaille dûment choisis pour leur sonore présence
Longe, longe Longères Fougères Ainsi du ciel nocturne
Les poignets de l’aube Soulèvent des montagnes
L’ombre violette sous le figuier Am Feigenbaum ist mein Achilles mir gestorben Non loin le sureau que j’ai planté en terre franche Ses baies noires nourrissent les moineaux
Tombes, tombes Tombées du ciel Tombereaux d’azur Charroi du temps en archipels Dessine des cénotaphes Nombreux, si nombreux Le sable vitrifié se souvient
Oh regarde Les cocotiers On dirait des cils posés sur les paupières closes De la plage ! Le clapotis des vagues murmure : Cachez cet œil que je ne saurais voir ! Saveurs explosent en bouche Le branle des mots recommence Il te faut faire taire Les réminiscences Si savoureuses soient-elles
Sable blanc aveuglant Beuglant des vagues Torpeur des iles
Notre embarcation, tout émue, nous lâche là Saut à pieds joints dans l’eau basse Affluent un bref instant dans ta mémoire Des images de destruction Des pensées tristes Tout un chaos de préoccupations anciennes Encore vivaces
Quelques pas dans l’eau en direction de la grève Suffisent à te les faire oublier Pas fermes, caresse des vagues Le long de tes chevilles Comme si tes pas agrandissaient le paysage Et puis enfin l’estran
Délivrance Ephémère présence du temps Fonde dans l’Ouvert un espace durable
Le rabot du ciel Copeaux d’azur
Ici aucune image-écran Et pas le moindre début du commencement d’une ébauche d’idylle La faux du vent fauche à tout-va Des images et des images encombrantes Tableaux grincent dans ta mémoire Se tordent dans les flammes bleues de la brise marine Achèvent leur course enflammée Dans une débauche d’azur
Pas le temps, ici, de faire florès Il faut marcher à la recherche d’une source d’eau fraîche Pas de centre, ici, et nul habitat préexistant Il ne s’agirait pas d’importer un mode de vie Des valeurs et des lois En ce lieu vierge enfin
Le soleil de midi se tient bien droit La chaleur intense se fait plus pressante Tu regardes autour de toi La plage et tes compagnons Déambulent l’un dans l’autre Tout devient extraordinairement clair et profond Comme l’eau de la lagune
Jean-Michel Guyot 5 septembre 2021
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