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![]() oOo Ce presque-poème, la vie
A chaque saison son presque-poème Ses stances et ses danses Ses outrances et ses fragrances Jetées en peinture aux façades du ciel
Un rude parfum musqué flotte dans l’air Au bois joli la belle s’en est allée D’un pas allègre dans ses chausses menues
Poème s’achève sur son image déliée Elle, si vive, marchant d’un pas léger Sur le chemin dont elle sait Qu’il se perdrait dans les bois Si elle n’y prenait pas garde
En chemin rencontre la fée bottée Et le nain Lucien Poème alors avance en terre hostile Devance l’indicible En ajoure les pures circonstances Le brouillon et les lavis
Demeure le corps de la belle Proche, si proche des frondaisons Chevelure abonde en ce sens Est-elle brune, est-elle blonde Fènes et glands en terre germinent Sous les pas de la belle qui chemine Sourire aux lèvres Seins nus Et ploie les hautes fougères Puis s’enfonce gaillardement dans la profondeur sylvestre Et bientôt la source convoitée
Perce-neige carillonnent des notes claires Tandis que mousses et lichens font un écrin vert tendre A la source tuffière aux parois bleutées N’y poudroie pas une fière cascade Mais y ruisselle sans heurt aucun Le poème des eaux livrées à elles-mêmes
Ses deux paumes tendues recueillent le mince filet d’eau Eclaboussent son visage Yeux fermés Perles d’eau sur ses seins Ravivent la lumière du lieu Pour quelques instants la voilà donc Fille des lieux Et non maîtresse ou matrone Mais femme Aimée des dieux
Jean-Michel Guyot 26 septembre 2021
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