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Article publié le 12 décembre 2021. oOo Froideur des courbes, ardeur des angles ? Et vice et versa, qu’importe !
Flammes dans le froid ignorent tout cela
Que ton corps à son solstice Renaisse à soi à la faveur des lieux Entre nous qui allons et venons Proches que nous sommes Par la parole
Tapis de roses rouges Jetées par toi en grand nombre sur le blanc manteau neigeux Tombé de la veille
Devant tant de sereine beauté, cette litière, A ton tour, il te faut te mettre à nu Afin qu’une entente nouvelle Jaillisse
Tu passeras par d’innombrables stases Beaucoup te paraîtront relever d’un passé Qu’on aime à dire immémorial D’aucunes jailliront avec la fraîcheur renouvelée d’une antique fontaine Peu importe
Viaduc emporte, source ne retient et les ponts enjambent les flots Tu seras tout cela à la fois dans des élans multiples Des caresses légères ou profondes Des élans de profondeur, des essors inconnus de toi Mais grondant des tréfonds de ton être
Au moment même où tout dicible tu Tu ne seras que spasmes, rythmes accordés A la souvenance des choses aimées Au pur mouvement d’être ici Encore et encore
Tes seins de neige n’ont pas la froideur hautaine des cimes enneigées Ne s’étalent ni n’éblouissent S’offrent à la chaleur de ma paume Doucement refermée sur tes mamelons
Aux cloches qui pulsent dans l’air Tu renvoies l’écho multiple de leur spectre sonore Tout alentour, jusqu’aux proches montagnes, Se veut délicatement assourdi en ta présence Par la neige fleurie par tes soins
Parvis de l’église enneigé en cette matinée A Tübingen
Ardoises bleuissent quelques heures seulement sous le soleil hivernal Neige abonde en bas S’accorde à tes songes rivaux
Une pomme jaune et quelques cerneaux de noix plus tard Te voilà nue
Tapis de roses rouges et blanc manteau neigeux T’accordent une place de choix dans ton rêve éveillé Tu t’y sens nue comme au premier jour A la merci de tes caresses Recrue de douceur Accoucheuse d’amants Tes seins et tes reins ravinés de frissons
Tout entière pulsion, pulsation Polyrythmie heureuse, Tu entends que sourde de toi une mélodie savoureuse Trompète bouchée scande une allégeance Aux temps qui te viennent Ravinent jusqu’au flot de mots Tempête hivernale enrage Dans le silence
Jean-Michel Guyot 29 novembre 2021
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