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Le sens des réalités (nouvelle série)
Le pavé impavide

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 Article publié le 10 avril 2022.

oOo

« [...] ganisme avant sa mort – c’est quelque chose qu’il est bon de savoir ! Pour ce qui me concerne, l’expérience qui résulta de mon travail au sein de l’agence gouvernementale fut ma seconde introduction au néantisme. Il serait bon que je vous parle de la première, plus tard : ça pourrait vous faire marrer. La négation de l’individu que j’avais été me troublait profondément. Il arrivait que je me plonge dans d’absurdes jeux solitaires qui pouvaient durer des heures. Il y avait cette musique caractéristique des années de mutation, quelque chose (était-ce en moi ou au-dehors, je ne saurais le dire) la diffusait continûment. Une sensation diffuse, faite d’euphorie et de détachement, se dispersait dans l’air ambiant, nourrie des rares mots qui me parvenaient, ou que je pouvais prononcer, des mots qui n’étaient que soufflés, qui ne s’adressaient à personne, que je saisissais involontairement... Un temps indéfini s’accumulait en lui-même, s’étirant, pesant sur mes épaules. Un temps durant lequel je n’eus qu’une conscience faible de mon rapport personnel avec l’espace environnant, alors même qu’il m’écartelait ! Bien sûr, il m’était impossible de crier ma détresse à quiconque, d’autant que je me l’étais formellement interdit. Quand tout se calma enfin, me laissant seul dans une chambre que je ne reconnaissais pas mais qui semblait appartenir à un hôtel miteux et voisin d’une gare peu fréquentée, je me précipitai sur mon agenda. J’avais tout juste le temps d’avaler un morceau, il allait être l’heure de changer d’univers, de personnalité, de réalité en somme. Je m’en allais, donc. Les rues criardes se dressaient devant moi, impavides, impavides, impavides... impavides ! Et elles me narguaient. Elles m’observaient hautainement jouer mes divers rôles tandis qu’elles gardaient le leur, permanent, infaillible. J’en aurais vomi. Mes yeux se fâchèrent avant moi cependant. J’avais à peine pris conscience de ma mission (qui n’était que de voir) et déjà, ils me menaçaient, en empruntant une voix de noyé, de m’abandonner là. Ils mettraient fin, sous peu, à leurs activités (qu’ils jugeaient « outrancières »). Mes yeux protestèrent longuement, se justifiant « Nous ne sommes pas des caméras fonctionnelles ! Assez de ces rôles adipeux, fornicateur de la réalité ! » Enfin, ils finirent par se taire et la ruelle où je marchais (une ruelle des plus sordides de la ville, au pavé spongieux et instable) déboucha sans raison sur l’avenue Oegmur, tout à côté du fameux hôpital qui porte le même nom. Sa forme pyramidale me semblait scandaleuse, plus scandaleuse même que les foules de mourants qui s’agglutinaient autour de ses murs descendants. Il était célèbre, cet hôpital. La foule des malades et des moribonds qui voulaient y accéder se pressait jour et nuit devant l’entrée, formant une masse humaine compacte qui semblait rouler sur elle-même. Dans cette zone, le chaos était total. On s’entassait, on trépignait et on se piétinait devant la porte d’entrée. C’était un spectacle pénible. Je me décidai à prendre place à une table bancale à la terrasse d’un café voisin, sans quitter des yeux le spectacle de cette foule cadavérique massée devant l’hôpital le plus célèbre du pays. Au serveur qui apparut dans la minute je demandai la première consommation qui me vint à l’esprit – un café. Pourtant, les choses devaient vite prendre un tour macabre. Alors même que le serveur s’éloignait, je vis un homme vêtu de blanc se pencher dangereusement à une fenêtre. Nul doute : l’homme avait l’intention de se précipiter. En dépit de leurs menaces, mes yeux étaient restés en activité et je pus sans peine identifier le désespéré, quoiqu’il fût à un étage élevé de l’hôpital pyramidal. C’était un professeur renommé de l’Oegmur, le professeur Todd. Au même moment, pourtant, je fus certain de le voir au pied de l’hôpital. Mes yeux firent plusieurs fois le trajet de la fenêtre d’où l’homme allait se propulser à l’entrée de l’hôpital, toujours obstruée par la masse des malades qui attendaient l’hypothétique acceptation de leur dossier. C’était bien le même homme qui se trouvait en deux points distincts de l’espace, comme si les temps s’étaient superposés au sein d’un tableau figé. Mes yeux se détournèrent, hilares. Je ne les entendis plus. Leur ironie, pourtant, était plus que sonore autour de moi. À une terrasse voisine, déjà, des clients se levaient pour applaudir la mort cyclique, spectaculaire, concomitante à elle-même qui se préparait, dont je ne pourrais pas capter l’image moi-même. Je repartis sans payer ma consommation et sans réfléchir. Fou de rage, je me retrouvais aveugle. Ne voyant que le pavé devant moi, je me mêlai incapable de lever la tête à la foule des moribonds. J’étais animé par l’espoir absurde de retrouver la vue au milieu de la foule mais elle ne fit que m’absorber pour la nuit, au final. Les chants lugubres des patients refoulés par l’Oegmur m’emplirent le crâne. Les clameurs m’enveloppaient et me portaient. Je n’étais qu’un des leurs, au fait, leur émetteur-récepteur peut-être et je portais leurs récits combinés dans mon stupide ventre ? »

Le professeur Todd s’appréta à entrer dans l’Oegmur. Des policiers l’entouraient qui tentaient de lui frayer un chemin à travers la foule des moribonds amassés devant l’hôpital. Les policiers s’aidaient parfois de grenades lacrymogènes. Le professeur Todd jeta un oeil amusé sur le dispositif de maintien de l’ordre. Il s’intéressa ensuite au masque à gaz qu’on lui avait fourni. Il avait un visage d’insecte. Dès que le chemin fut ouvert, Todd s’engouffra dans le passage sécurisé qui lui permettrait d’accéder à l’espace d’accueil, hors de portée des malades de l’Oegmur prêts à se jeter sur la moindre ouverture. Les portes blindées de l’hôpital se refermèrent derrière lui. Les bureaux étaient plongés dans une demi-pénombre silencieuse mais ils grouillaient de vie. Le professeur voyait aller à grande vitesse des secrétaires, des médecins, des employés qui semblaient affolés par principe et se bousculaient, encombrés par les dossiers faramineux qu’ils transportaient. Or, cette animation ne correspondait à aucune activité particulière. D’ailleurs, aucune parole n’était échangée. On se précipitait pour des urgences qui ne concernaient que soi. Le professeur Todd s’enfonça dans un couloir largement éclairé. Il alla d’un pas alerte jusqu’à l’ascenseur qui le mena à son bureau de travail. Il referma la porte derrière lui et, après avoir considéré distraitement les gros dossiers qui s’accumulaient cà et là, il s’approcha de la fenêtre et regarda avec indifférence les désespérés qui s’entassaient, en bas, jusqu’à s’étouffer. Au loin, des pyramides obstruaient le paysage. On les avait construites dans le but d’y installer un parc de bureaux, un vaste centre commercial doté d’un multiplex dernier cri, ainsi qu’un bloc résidentiel haut de gamme. Les travaux avaient été arrêtés pourtant et l’ensemble que formaient ces pyramides inachevées, dont des pans entiers manquaient encore, offrait le sinistre spectacle d’un paysage de ruines, horizon désolé d’où se détachaient à peine les silhouettes difformes et courbées par l’attente des moribonds entassés devant l’Oegmur. À part cette ligne de pyramides urbaines et l’humanité qui se mourait devant l’entrée de l’hôpital, il ne restait rien de la ville dans le champ de vision du professeur. Même le ciel semblait absent. L’avenue Oegmur, qui baignait habituellement dans la lumière des enseignes qui grésillaient jour et nuit, était comme effacée par un rideau intransgressible de ténèbres. Le spectacle de cette foule désespérée s’épuisant dans un décor de pyramides métalliques inachevées plongea le professeur Todd dans un tissu d’impressions contradictoires. Un grésillement signalait la présence voisine de ce qu’on appelait « la folie », une masse fluctuante qui bouillonnait en permanence sous le charme électronique de panneaux de contrôle discrètement installés non loin de là. Le professeur Todd sentait les flux disjoints de l’électronique en action et de la foule qui agonisait sous sa fenêtre. Il éprouvait mentalement ces deux processus qui coïncidaient accidentellement mais semblaient, de temps à autre, se répondre. À cette combinaison, le professeur ajouta sa propre vie, une vie qu’il se voyait à présent jouer comme à une partie de poker dont son âme aurait été l’enjeu, luttant contre un adversaire figé sur son siège, sûr de lui, affichant un sourire glacial et incorruptible, un adversaire qui tricherait sans même y penser puisque la tricherie est inscrite dans les clauses de son jeu. La mort elle-même, peut-être, d’une élégance pâle et odieuse ?

– Professeur Todd, vous avez trop longtemps joué avec moi, expliqua-t-elle tout en battant les cartes d’un geste sûr et patient. Le professeur ricana.

– Et donc, vous voulez me punir !

 La mort distribua les cartes.

– Pas du tout, monsieur Todd. Admettez simplement qu’à trop jouer, on finit par perdre les pédales. On mise ce qu’on n’a pas, on perd tout sens des réalités !

Le professeur regarda les cartes qui lui avaient été distribuées et fit la moue. « Ce jeu est truqué », protesta-t-il. La mort le regarda, pleine de pitié.

– À qui le dites-vous, professeur !

Et le professeur Todd se retrouva seul avec les quelques cartes qui lui avaient été distribuées, qui ne pouvaient rien signifier pour aucun jeu. Il laissa les cartes sur la table, se leva et jeta un œil à l’extérieur. La fenêtre était ouverte. Le professeur Todd se pencha pour observer le spectacle des moribonds qui, par centaines, se pressaient devant l’entrée de l’Oegmur, s’écrasant les uns les autres et beuglant quand ils en avaient encore la force. Il les observa un moment avant de s’éloigner. La fenêtre tremblait sous le vent pourtant léger. Quant à l’âme du professeur Todd, elle ne semblait nullement préoccupée par ce qui se tramait autour d’elle. Le professeur essaya une dernière fois de faire comprendre à son adversaire qu’il n’y avait rien à tirer de son âme. « Tu n’as rien à perdre dans ce cas », rétorqua l’adversaire. La partie se prolongea infiniment tard dans la nuit. Lorsque Todd eut perdu, il se rendit compte qu’il y avait encore de nombreux malades dehors.

– C’est inhabituel ! Leur ridicule cérémonial s’achève normalement sur les coups de vingt heures !

En se penchant à la fenêtre, le professeur vit qu’ils étaient venus par milliers, ce soir. Des contingents entiers d’infirmes formaient un cortège chaotique. Les pyramides les crachaient par nuées. De sa fenêtre, Todd contempla longuement la scène. Les clameurs lui étaient destinées, jugea-t-il en fermant les yeux. Il eut encore une pensée, celle qui le perdit peut-être : « Il aurait peut-être été plus digne de regarder la mort en face ? » Son corps penchait déjà, de sorte qu’il n’eut pas l’ombre d’une hésitation en se propulsant au-dehors, d’autant que ses yeux clos lui prodiguaient une sensation très douce dont la chute, lui sembla-t-elle, remplirait toutes les promesses.

Les hurlements ne cessaient plus autour du corps qui venait de s’écraser. Les mourants entouraient le cadavre comme une horde de morts-vivants. Ils vociféraient sans raison en remuant bizarrement les bras. Cependant, ils restaient à bonne distance du point d’impact. La police maintenait cette foule en écartant les moribonds à grands renforts de fumigènes mais les malades reprenaient position au fur et à mesure que les forces de l’ordre s’enfonçaient dans la marée humaine qui les encerclait. Ils n’étaient pas tranquilles, d’autant que ce soir, exceptionnellement, des curieux venus de différentes régions se mêlaient aux mourants, braillant bizarrement pour voir eux aussi le corps du professeur qui venait de se défenestrer du haut de son bureau. L’événement semblait proprement les émerveiller.

– C’est un meurtre ou un suicide ?, demandait-on.

Quelques voix s’élevaient.

– Peut-être les deux ! Les services gouvernementaux devraient bien le savoir.

Personne ne voulait se taire dans le vacarme ambiant. Non, personne ne voulut accorder sa minute de silence à l’homme qui venait de mettre fin à ses jours. Seul au milieu de la foule agonisante, un bien-portant se débattait, cherchant à dégager un passage pour s’extraire des silhouettes maladives qui se resserraient sur lui. L’homme se sentait offusqué par le spectacle auquel il venait d’assister et la curiosité morbide qu’il avait suscité.

‒ Cette foule hallucinée est un délire d’agression !, s’exclama-t-il en parvenant à écarter un dernier groupe de moribonds qui tenaient à peine sur leurs jambes mais s’évertuaient à faire obstacle.

Comme les forces de l’ordre entouraient la foule où quelques policiers s’étaient aventurés, l’homme évita de justesse une volée de matraques. La dispersion des moribonds aurait déjà dû être achevée. Les policiers étaient de plus en plus nerveux. L’homme, qui était à présent à l’intérieur de l’avenue Oegmur, se fit encore arrêter par les agents de la Santé publique. On le fit passer sous une tente qui n’était pas entièrement montée. On l’obligea à un contrôle médical. On lui fit plusieurs injections et, tandis qu’on abattait un enrhumé chronique, on le laissa repartir. L’homme arriva finalement à son hôtel. Il résidait là depuis qu’il avait pris la fuite, une dizaine de jours auparavant. Il accéda au hall de l’accueil, où l’on tenait régulièrement salon. Son arrivée fut remarquée. Ici, on l’appelait « le meurtrier » sans bien savoir s’il avait effectivement tué quiconque. Le gardien de l’hôtel avait décidé que cet homme avait l’allure d’un meurtrier. Il en parlait souvent aux clients qui hochaient la tête et décidaient de se méfier de lui, dont on ne savait rien mais qui avait effectivement l’allure d’un meurtrier. Quand il entra, personne ne prononça le moindre mot mais il entendit clairement les pensées des uns et des autres :

– C’est un autre : il n’a plus ce visage !

– Plus aujourd’hui.

Son visage changeait. C’est du moins ce que le gardien avait expliqué à son auditoire, composé de clients qui passaient leurs soirées dans le hall de l’hôtel à jouer aux cartes en maugréant, sous la surveillance du gardien qui, pour les distraire, leur parlait de l’hôtel et des « mauvais clients » auxquels il avait eu affaire. Contre toute attente, le meurtrier s’assit sur une chaise et s’installa en face des autres, qui étaient groupés autour des joueurs de cartes. Derrière le meurtrier, les yeux exorbités, le gardien de l’hôtel se balançait, debout, un verre de gin à la main, sans faire attention à l’alcool qui se déversait. Ce n’était pas son premier verre, ce n’était pas non plus le dernier et c’était ce qui pouvait, d’une seconde à l’autre, le consoler. Mais il fulminait de voir cet homme désagréable et suspect prendre place alors que le gardien s’apprêtait à vanter à sa clientèle le système de surveillance qu’il destinait, précisément, au meurtrier. L’intrus fuma tranquillement une cigarette en regardant autour de lui les gens qui restaient silencieux et faisaient mine de ne pas le voir. Sa cigarette, il l’écrasa dans le cendrier le plus éloigné de lui. Le gardien, feignant de n’avoir pas remarqué la flaque de gin qui s’était formée sous ses pieds, finit par partir le premier. Le meurtrier ne tarda pas à se retirer à son tour.

– Où va-t-il ?

– Dans sa chambre. Se reposer.

Les néons du supermarché, stupidement allumés de jour. Et rien ne brise le silence. Le silence qui flotte et disperse la poussière des matières dissoutes qui rendent l’air irrespirable. Et la musique du supermarché, elle aussi diffusée le jour comme la nuit et qui disperse la poussière de la pensée. Le silence s’étale crânement sur les plaques des disques diffusés par le supermarché, des enregistrements que personne n’a jamais entendus, qui n’avaient pas vocation à être écoutés. Les musiciens n’avaient même pas tenu à être crédités pour leur prestation. Seuls les techniciens avaient prié pour que ces bandes pratiquement inaudibles rencontrent leur public. Stupide prière ! Stupides néons ! Stupide lumière d’une journée maussade, qui s’écoulerait banalement au travers d’un filtre fluide – et s’atrophierait dans la morne lancinance des jours christiques. L’effigie du Christ baignant dans le sang de cette journée est incrustée dans le mur qui fait face au lit. Sur le lit, le meurtrier, assis, s’amuse à concentrer sa pensée et sa haine sur l’effigie. Il se prend à rire sans raison de tous les maux du Christ. Il se caresse voluptueusement en observant le corps martyre et ainsi, pénètre progressivement l’esprit même du messie. Il s’imagine capable de le faire imploser ! Il jubile par avance de son exploit. Le meurtrier, installé au centre exact de l’esprit incarné, s’empare des pensées du Christ, à mesure qu’elles s’offrent à lui, pour les jeter les unes sur les autres ou les envoyer se briser contre les parois de la pensée du Christ. Ainsi la charité s’écrase-t-elle sur l’obédience, la probité sur la décence, tout cela se disloque, éclaboussant l’espace saint. L’effigie du Christ implose enfin. Le corps béant déverse abruptement un gigantesque flot de sang, qui manque d’assommer le meurtrier, qui se propulse hors de sa couche, inondé d’un sang sombre et poisseux. Sorti de sa torpeur, le meurtrier se rendit compte que la statuette morte gisait à présent au milieu de la chambre. La justice ne tarderait pas à lui demander des comptes. Il lui fallait s’enfuir. La Nouvelle-Zélande, décida-t-il, serait son havre, au moins le temps que la police ne trouve un coupable. « Il ne lui sera pas difficile d’en trouver un », se disait-il. « Il s’en promène partout dans les rues ! Il suffit d’en abattre une dizaine, cela calmera les hystéries de la foule ! » Car on sait comme elle est, la foi : elle va, elle vient et puis elle repasse le temps d’un bonjour poli, avant de s’en aller de nouveau. Le meurtrier reprit place dans le lit et s’endormit comme un ange.

 

 

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