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De deux souffles, ne choisis jamais le moindre...
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 Article publié le 2 octobre 2022.

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De deux souffles, ne choisis jamais le moindre.

 

Cette force de la nature, elle n’est pas toi, ce n’est pas toi. Tu n’es qu’une boule de nerfs enflammée.

 

Si tu veux brûler, alors t’en revient la primeur. Méfie-toi du vide ! Falaises en surplomb donnent l’illusion de la stabilité.

 

Brûle autant que tu veux, mais en enflammant les autres, jamais en les incendiant.

 

Causer un incendie en jouant les pompiers pyromanes, voilà bien un jeu bassement individuel, une perversité digne d’hommes politiques à la Poutine.

 

Poutine et consorts auront le sort et la tombe qu’ils méritent, entourés de leurs affidés et séides, pourriture saluant la pourriture.

 

Le tribunal de l’Histoire et ses verdicts contradictoires et sans cesse discutés.

 

Servile l’histoire ? en tous cas, prête malgré qu’elle en ait à servir des causes qui se soucient fort peu de la vérité factuelle, préférant leurs tripatouillages à des fins électives et électorales.

 

L’innocence n’est pas de ce monde, alors pourquoi ce mot ? et des centaines d’autres tout aussi pervers.

 

L’altitude jauge, la bassesse rabaisse. Il n’y a pas de juste milieu.

Être à hauteur d’homme est le plus difficile, il y faut habileté et courage, et surtout une grande modestie et confiance en soi, ce qui exclue émotivité et sensiblerie auxquelles il faut préférer l’écoute attentive et des réponses mesurées à l’aune de ce que notre interlocuteur est capable d’entendre.

 

À hauteur d’homme, c’est-à-dire à hauteur de mort, si cruel que cela soit en apparence, en apparence seulement.

 

J’aimerais tant être ce vivier inépuisable dans lequel poésie et philosophie invitent à puiser joie et courage. Les chagrins et tristesses induites par le monde sont légion ; elles exigent les contre-feux de la philosophie et de la poésie.

 

Dans ma main droite, je tiens la philosophie, dans ma main gauche la poésie, et je jongle entre elles à mes heures, les plus heureuses qui soient.

 

Je tiens les corps pour rien, le corps pour rien, tout en affirmant qu’ils sont le tout pour nous, qu’il est tout pour moi.

 

L’athéisme sec que je pratique sur moi-même est source de grande joie. Peut-être est-ce dû au fait que, ce faisant, j’embrasse le monde. S’isoler des semaines dans les montagnes n’implique pas qu’on y prépare quelque discours salvateur à dispenser à la terre entière.

 

Le monde est plein d’humains qui ne l’aiment pas pour de bonnes ou de mauvaises raisons.

 

Une fois le ventre plein, jouissant de tout le confort matériel désirable à un instant T, les humains resteront toujours aiguillonnés par le manque fondamental, viscéral qu’ils sont pour eux-mêmes face aux autres qui leur semble mieux dotés, mieux pourvus, parfois même plus proches de dieu qu’eux.

 

Mérite ou grâce, j’ai tranché en faveur de la grâce mais dégraissée de toute sa surcharge religieuse. En cela quelque peu janséniste.

 

Les mérites ont bon dos ; ils autorisent toutes les bassesses et toutes les injustices. Remédier dans l’ordre matériel et organisationnel à cette foutaise est impératif, s’y accrocher comme à une planche de salut parfaitement mortifère.

 

Les voies moyennes sont irrémédiablement celles de la médiocrité heureuse, par conséquent imbécile, et en définitive stérile.

 

Achacun selon ses besoins  ? mais c’est l’impossible qu’on repousse sans cesse aux calendes grecques du Grand Soir ! Les besoins se nourrissent de besoins toujours plus gourmands. La voracité est inhérente à la bête humaine.

 

Seul le désir est infini mais de courte durée ; ce n’est que dans la brièveté sourde aux sirènes de la durée qu’il a quelque chance de l’emporter sur l’ordre des choses, brièvement, soudainement, souverainement, avant de mourir pour mieux renaître, en cela l’égal d’un Phoenix.

 

Je n’ai que faire de l’infini. Je me méfie des totalités doucereuses ou le plus souvent cruelles et brutales. Je ne veux connaître que les brèves secousses telluriques de mon corps au contact du tien, amie, et loin de toi, dans la solitude retrouvée, les secousses plus éprouvantes encore d’une pensée éruptive.

 

Si j’étais croyant, la colère serait mon dieu. Je lui préfère le calme, un calme qui n’a rien d’olympien. L’énervement qui m’assaille est comme les vagues de la mer se brisant sur la falaise qu’elles n’en finissent pas moins par éroder puis faire s’effondrer par pans entiers. Autant dire que je porte en moi et la falaise et la mer qui, tantôt se déchaîne contre elle, tantôt se contente mollement de la taquiner.

 

Lire rend plus intelligent, induit en nous une sorte de modestie trouble, troublée, oscillant allégrement, avec une amplitude plus ou moins grande, entre l’inspiration la plus débridée et une réserve innée qui nous préserve de tout hybris.

 

Les nerfs tendus de l’arc de la colère sourde, remâchée, patiemment ourdie par Ulysse ne se détendent qu’en compagnie de Pénélope sur sa couche recouvrée.

 

Ulysse, à tout prendre, est un sale type, l’homme parfait mitonné à la sauce grecque. L’antiquité de sa geste ne le dédouane pas : il doit encore des comptes à toutes les Pénélope de la terre.

 

Faire attendre un soupirant sept années durant, quelle piètre revanche !

 

Mes aphorismes n’ont pas la profondeur souhaitée, rêvée, fantasmée que je serais enclin à leur prêter, n’était ce constant souci de ne pas paraître vouloir obliger mes éventuels lecteurs. S’y cachent nombre de sous-entendus que je ne veux pas truffés de références culturelles par trop marquées.

 

 

En passant

Sale duo de petits flics de merde, bien calés dans votre bagnole, même pas en mission, gyrophare éteint, vous m’apercevez au niveau du passage-piétons rue Goudimel, une jambe déjà engagée sur la chaussée, et vous décidez de m’empêcher de passer pour me faire sentir que c’est vous les rois. Eussiez-vous fait ça en Allemagne, la foule des passants vous aurait conspués, au lieu de cela, les badauds sont restés indifférents, ramassis de salauds aphones. Et moi de vous lancer : Ils ne manquent pas d’air ceux-là !

 

La police, un mal nécessaire pour combattre un mal encore plus grand ? Toute police, même modestement municipale, est police d’Etat prête, lorsque les circonstances historiques s’y prêtent, à jouer le jeu du pouvoir en place en raflant, tabassant, concentrant, déportant, torturant les indésirables. On ne compte pas ceux qui disent non à cette ignominie, car ils ne comptent pas.

 

Loin des miasmes

 

Epouserles manières de Méphistophélès rafraîchit. Les tentateurs sont si nombreux, leur damer le pion un réel plaisir, si intense qu’il équivaut presque à leur mise à mort en place publique.

 

Je ne me tairai qu’interrompu par ma mort ; se terrer, c’est s’enterrer vivant en se croyant à l’abri ; cette sorte de fuite est parfois nécessaire, j’en conviens aisément. Devenir une taupe pour un temps et surgir soudain en lion déchaîné.

 

L’humanité ne vaut rien pris individuellement, elle est tout, prise dans son ensemble. Telle est la profession de foi inavouée des tyrans. Un tout à décerveler, bien sûr, à soumettre à leur diktat, et pour le bien des masses encore auquel ce « tout » se voit réduit sans s’en apercevoir.

 

Le peuple, massivement, est stupide. Il ne mérite pas les grands hommes qui sauvent l’honneur. L’humanité est une vieille idée qui a fait son temps ; la notion de condition humaine désuète, ringardisée par les courtisans du néant.

 

Il n’y a que des empires aux alliances fluctuantes, sorte de requins chassant en groupe, prêts à s’entredévorer à la moindre occasion. Il n’est pas question, face à ces saloperies, de jouer les poissons-pilotes ou de se faire avaler en se croyant à l’abri dans un banc de petits poissons sans cesse tourbillonnant, masse illusoire bien vite avalée par les thons albacore et les grands requins blancs ou jaunes.

 

La haine monte en moi comme sève dans l’arbre le printemps venu. Mes arbres de colère, mes frères ! Vous donnerez des fruits tant qu’il y aura des hivers sur terre dans nos belles contrées.

 

 

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