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Article publié le 10 septembre 2023. oOo Le petit train fait des boucles dans les nuages Adélaïde vient d’épouser Zénaïde, qu’on se le dise !
Anaïs, Mathilde et Amélie entourent de leur grâce Les deux petites fées qui marchent à cloche-pied dans les prés
Eudoxie et Eulalie, sa sœur jumelle, ferment la marche A travers champs fleuris et bosquets touffus
Par monts et par vaux, je les suis du regard sur mon grand nuage blanc Un panache de fumée âcre du petit train me chatouille la narine
Ce fieffé petit train vient de me passer sous le nez J’avale un grand bol d’air, je bloque mes poumons
Et je souffle à décorner les bœufs dans le sillage du petit train Ah mais pas moyen de faire tomber sa petite cheminée !
Je renonce pour cette fois, après tout c’est jour de fête ! Quelques cerises bien joufflues achèvent de me convaincre
Renoncules acquiescent, rondes de coquelicots tricotent Dans les blés un de ces chandails amarante qui sied si bien
Au blé blond qui fait des bonds et profond le bleu des bleuets Rival du ciel diaphane en ce jour de fête pas comme les autres
Quelques jeunes centaures s’ébrouent non loin, lutinent les satyresses Aux larges cuisses écarlates, Delphine, mon grand amour, vient à passer
Se mêle tout de go à la foule emmêlée, toute nue se rue sur la poitrine vermeille Du centaure le plus proche, bien vite ses lèvres font merveille, s’attardent sur le pénis
Du jeune mâle qui hennit de joie, et c’est tout barbouillés de sève Que la belle Delphine exhibe maintenant ses seins à la troupe enfiévrée
Comme un seul homme, elle se rue sur la belle, oh juste à temps Pour saluer les premières lueurs du crépuscule !
C’est désormais un joyeux carnage de sexes et de mamelles entremêlées La nuit sera longue, les étreintes nombreuses et fort variées !
L’aède des collines, l’oreille aux aguets, sent monter dans l’air frais les remugles de la débauche Empoigne derechef sa lyre élastique, entonne un péan improvisé aux saveurs d’hydromel
Décharge dans la nuit son foutre aux senteurs d’ambre et de miel Joyeuse sarabande hulule, rote et pétarade rondement jusqu’aux étoiles
Musique des sphères tangue et rugit par les prés et les champs A faire rougir un priape, à faire se damner un pape !
A ce spectacle, Adélaïde et Zénaïde enlacées Achèvent de jouir dans la combe fleurie
Ohé, ohé, gens de peu de foi, voyez comme la vie est belle !
Jean-Michel Guyot 7 août 2023 |
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