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Article publié le 8 octobre 2023. oOo Musique « concrète », acousmatique, industrielle, noise… autant de tentatives d’organiser des sons qu’ils soient acoustiques, électro-acoustiques ou électroniques. Un univers proliférant d’une richesse inouïe. Un au-delà des musiques tonales : atonalité puis dodécaphonie schönbergienne et webernienne. Dodécaphonie, série généralisée ou musique acousmatique sont ignorées du grand public qui réclame des mélodies, des « voix émouvantes » et du spectacle. Musiques ignorées ou moquées. Epater le bourgeois n’est plus de mise ; il faut le faire chier depuis que l’esprit bourgeois a contaminé tout l’espace musical et social ou peu s’en faut. Günther Anders insiste bien sur la dimension politique de la notion de patrimoine qui a pour conséquence de tout égaliser-relativiser, le tour de force des tenants de la culture de masse étant qu’ils sont parvenus à faire accepter leurs misérables productions non seulement du grand nombre mais aussi des institutions culturelles. Ce qui ne signifie pas que des musiques élaborées en dehors des institutions existantes ne soient pas porteuses d’une puissance comparable à celles d’œuvres dites sérieuses. Un certain jazz, le blues et le post punk ont largement fait la preuve qu’un grand art peut émerger de styles étrangers à tout académisme. Une œuvre de Throbbing Gristle a autant de prix, à mes yeux, que n’importe quelle œuvre classique, romantique ou contemporaine. Zappa, Hendrix, Père Ubu, Red Crayola, pour ne citer qu’eux, ont défriché des terres vierges dont personne ne soupçonnait l’existence, avant qu’ils ne les créent de toutes pièces.
Jean-Michel Guyot 14 août 2023 |
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