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Article publié le 5 novembre 2023. oOo Tu jettes l’encre dans la plume Bleue la plume ! Et plume s’envole Et puis, goulument, replonge dans l’encre vive Des jours anciens
Deux fois ta voix Haute et basse Douce alternance Rebonds de l’oubli dans les souvenirs Eparpillements ! divines semences ! Et souvenirs, petites souris gesticulantes, Rongent le formage Des temps anciens
Ah tu me fais marrer avec tes grands airs !
Toi, je vais te laver à grandes eaux, si tu continues Et rincer ta gouaille de poltronne mal embouchée ! Mieux, je vais te faire cuire au bain-marie
Oh j’en serais fort marrie !
Et ce n’est pas ton mari qui te sauvera de ton naufrage moral Lui et toi appartenez à la même engeance haineuse et futile Qui se gargarisent de mots vains
A ses mots, la persifleuse s’évapora Littéralement Si, si, je vous assure !
L’air était lumineux Le ciel délavé comme délesté d’un poids La plage battue des vents frémissait d’aise S’offrait sans retenue aucune aux promeneurs en goguette Qui étaient fort nombreux, et tout nus avec ça !
Très loin, là où la plage se courbe doucement vers l’Italie toute proche Une femme-promontoire lançait des miettes de poèmes Aux mouettes piailleuses J’y crus reconnaître ma persifleuse Mais passons !
Poèmes en miettes Pain béni pour les idolâtres du Verbe Il est grand temps d’appeler à la rescousse De rudes bâtisseurs Pas question que nous nous contentions De vagues promesses C’est la mer, toute la mer que nous voulons
Ni tout à fait sédentaires ni franchement nomades Mais lacustres les poètes Capable de faire d’un lac Une mer Et de la mer Tout un poème !
Je reviens à moi sur la plage bardée de signes avant-coureurs Aigrelettes, les notes d’une harpe éolienne Se cherchent des alliées dans la brise marine La mer n’a pas le souffle court Cris des mouettes contre-ponctuent hardiment Tandis que le bourdon des vagues ronfle Sous l’aile du vent Et claire, clairement reconnaissable dans les sables La clarinette serpentine d’Éric Dolphy, Mon maitre en mélodie ! La mer ne s’ouvre pas Elle exulte aux sons retrouvés de Out to lunch Nous dînerons ce soir aux chandelles, Mon amour Aux sons du vibraphone Un groupe de dauphins accourt Prêts à sauver le malheureux poète Près de tomber à la renverse Dans les eaux delphiques
Renverse et jusant font mon bonheur Conjuguent leurs efforts jusqu’à l’étale A voix haute, à voix basse Et puis le silence Tout en nuances
Les yeux écoutent S’arriment aux prémices Du poème nouveau Etalent leur puissance rythmique
Doux magnétisme des mains de mon amie Delphine Fraîcheur intime de ses lèvres humides Posées dans la conque de mon oreille Un si bref instant
Elle y murmure un presque-poème pérégrin Qui ne tarde pas à fleurir A la pointe de ses seins Ma langue goulue sans tarder s’en délecte Avant que de plonger dans le vif de sa vulve saline
Jean-Michel Guyot 17 octobre 2023 |
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