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Goulûment
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 Article publié le 28 janvier 2024.

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Au gala de l’école

Une goule s’est invitée

Parmi les petits danseurs

Au croissant de bois

 

Ni une, ni dieux, j’ai bondi sur la scène lumineuse

Invoquant à tout rompre Algol

L’étoile à la luminosité changeante

Un bon verre de gin s’imposant 

Que j’ai lampé sans plus attendre

La lumière du crépuscule

Un crêpe noir me barrait les yeux

Mais je voyais clair dans le jeu de la goule

C’est moi, et moi seul qu’elle voulait

J’étais pourtant encore bien vivant

Même si j’avais l’impression de m’effriter

A regarder cette goule de feu et de lumière

Commander aux sables du désert

Soudain devenus cette matière froide

En suspension dans la salle devenant

De plus en plus obscure par ailleurs

 

Une nuit s’est fait en un éclair

Sur les petits danseurs au croisant de bois

Eclair de nuit !

 

La scène a vacillé

Et puis elle a complètement chaviré dans le décor

Tous spectateurs sonnés-sommés

De s’éclipser séance tenante

 

C’est là que la goule, cette damnée goulue,

M’a saisi à la gorge

Cette oupire charnue avait bien de chien

Je n’ai décemment pas pu la lâcher

Alors elle s’est incrustée en moi

Jusqu’à disparaître au fin fond de mes chairs

 

De temps à autre, un sourire d’elle

Vient se poser sur mes lèvres

Et je songe alors aux mots du poète :

Comme j’aime le patois des lèvres des femmes
qui ont oublié la langue des discours
et ignorent la mienne qui est un collyre
à faire fondre en larmes la réalité

 

Au petit matin du deuxième jour

La métamorphose était achevée

La goule aux pieds fourchus

Parée de mots doux

Se jeta du haut des mes maux

Dans le grand chaudron

A formules

Ne restait plus qu’à la faire transiter

Par tout un assemblage d’alambics

Pour en extraire la quintessence verbale

 

Au fond de la fiole,

J’ai recueilli une larme, une seule

Grande comme un minuscule miroir sphérique

A la surface duquel, comme bulle de savon,

Je pouvais contempler tout à mon aise

Les irisations pulsées de son corps diffracté

J’ai versé une larme à ce spectacle

Elle s’est alors hardiment mêlée

A ce qu’il restait de la goule

Qui m’a alors crié du fond de sa lumière :

Viens, oh viens, fieffé goulu-menteur !

Depuis lors, nous sommes vraiment inséparables

 

Jean-Michel Guyot

12 janvier 2024

 

 

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