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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
Le chant du canari
![]() oOo « Donnons le canari à cette vieille sourde ; quand il la sifflera, elle croira qu’il chante pour elle. » — peut-être la seule attitude à adopter pour qu’on nous foute la paix — turgescence acquise possiblement en vue de charmer la vieille sourde — invoisée-charmée qu’on lui conte des faits calqués sur ses croyances — plus on avance — si on avance — et moins on se méfie des superstitions — jugeant par conviction et non pas pour savoir enfin — parce que le repos est toujours bien mérité — et que tout le monde est censé s’ennuyer au fond du trou — « une petite ville est un gros trou — et ses grandes idées un petit rat » — le canari pouvant se passer de lâcher en sournoise — sautillant sur le rebord de la fenêtre parce que la perspective de sa cage donne cette impression à l’observateur négligent — par exemple un voisin peu soucieux d’être absorbé par ce qu’il croit lui aussi être un chant — charmé d’être témoin du charme — creusant le sillon encore une fois — les semences s’agitant dans sa poche — pirouli pirouli pi pi — ils ne se voient même pas — ils se connaissent de vue — comme si le canari était opaque à ce point — |
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