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Journées (Patrick Cintas) - 1ère partie
La coutume du mot
![]() oOo Les monstres qui nous gouvernent — les salauds qui les servent — et cette coulure de l’expérience recueillie du bout de la langue — « Qu’est-ce que j’attends ? » dis-tu — parlant de moi — à part cet effort pour retrouver une sensation de sens ? — rien — ce n’est pas l’attente — c’est l’immobilité nécessaire — rendue nécessaire — oui, par toi aussi — ne retrouvant le mouvement que le soir venu — comme s’il ne devait jamais revenir — et que je n’avais pas attendu — que j’avais profité d’une nouveauté — n’importe quoi d’inconnu jusque-là — pire qu’inconnu : exsangue — « Qui n’est pas domestique ? dis-tu. Nous mordons tous la queue de quelqu’un ! » — propos qui provoquent des regards — de quoi parles-tu ? — ces passages incessants nous exaspèrent — et là-haut, la nuit ne s’installe pas partout — des lieux demeurent aussi secrets — inaccessibles sans chemin — et sous le soleil les mêmes chemins ne mènent nulle part. Alors nous revenons nous asseoir à cette table et nous attendons le toro de fuego. Cette limaille en fusion qui est comme l’eau — innocuité garantie par des siècles de pratique — la dernière fusée s’élève verticalement tandis qu’une gerbe de feu nous atteint. Nous rions nous aussi — nous sommes là — |
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