C’est dans la rue qu’on pèse ses pavés, qu’on compte ses pianos. Les rues ont des noms d’écrivains, de peintres, de musiciens, et on ne sait pourquoi, d’hommes d’état. Sur les pianos passent les autos. Ce sont des pavés souvent désaccordés comme sont les états. Les noms oubliés font souvent des stations de bus ou de métro et on roule dessus ou dessous sans état. Les hommes d’état sont faits de bulletins qui pèsent des pavés. Ce sont des sans pianos qu’on reconduit à la frontière de l’Histoire. Et surtout des déchets qu’on jette à la poubelle. Celle de l’Histoire. C’est dans la rue que les vitres regardent avec nos yeux qui tombent dans la rue qui tombe sous le sens que nous ne cherchons pas mais que nous sommes. De même les histoires que se font les gens ne sont que du passé. La rue dépose ses pavés sur nos pianos. Pavés que nous prenons souvent pour des oiseaux.
La rue irréveillée tombe dans les fenêtres/de ses tentations figées au fond des plats.
Insight (de l’auteur)