Héritage de qui ? Fidélité à quoi ? - Alain Badiou.
Il est vrai que dans un pays où le fascisme n’a pas été un vain mot, redouter une prise de pouvoir, même partielle, du Front National, est un sentiment légitime et même nécessaire. La Justice a beau nous interdire de traiter ce parti de fasciste, on ne peut s’empêcher d’évoquer les symboles que ses rassemblements agitent sous nos yeux intranquilles. Alors « conne », « salope » du coup nous paraissent très insuffisants pour qualifier ceux et celles qui soutiennent et tiennent ce parti heureusement neutralisé, ou presque, par les règles électorales en vigueur. Il n’empêche que c’est un parti fasciste... C’est dans toutes les conversations. Et puis, n’est-il pas entièrement juste de grapher le front de Marine et parfaitement ignoble de désigner les « indésirables » ? S’il faut choisir, n’est-ce pas... Et il faudra choisir un de ces jours, sans doute.