|
Navigation | ||
[E-mail]
Article publié le 23 mars 2014. oOo Appuyée contre les cailloux la femme est dans ses genoux. Se mêle à son troupeau un troupeau de bestioles qui est la lumière. Un mufle contre elle s’attarde et renifle en beauté sous ses aines et dessous ses aisselles. Ouverte et provocante rappelle la langue d’ailleurs mal tenue. La femme est penchée sur ses genoux rentrés à force de cailloux à force de toucher à la langue attardée à ses moindres contrées. La langue mal lavée avec sa muflerie antique de beauté lui fait un drapé flou sonore d’odeurs sombres. Une haie lambda fume un relent de traverse et se fend d’un ruisseau sous l’urinal du ciel. Qui tinte comme vêpres ou clarine bovine. La langue enamourée et son filet de bave est un fil de la vierge. Appuyées tendrement aux cailloux délicieux une femme est rentrée dans la chapelle ardente de ses chers genoux pliés de s’y prier et pour y recevoir en communion son propre corps son propre sang en attente de la descente tant priée du mufle seigneurial. Ses mains bouleversent l’omelette du ciel […] et descendent un dieu de son perchoir. Benjamin Péret |
Revue d'Art et de Littérature, Musique - Espaces d'auteurs | [Contact e-mail] |