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Article publié le 11 décembre 2005. oOo
Thomas Griffiths Wainenwrigth
"Les vieilles et la foule des lecteurs de journaux se satisfont de n’importe quoi, à condition que ce soit suffisamment sanguinaire”. Thomas de Quincey
Un empoisonneur est une espèce rare d’ingénieur des âmes, qui coupe le chemin des rêves comme si c’était des câbles de haute tension. (Dans le bon sens du terme, l’empoissonneur aime le verbe pleurer). Il trace des routes rapides pour atteindre le domaine des dieux. Au moins, c’est un connaisseur appréciable de la gamme des bleu indigo, qui joue le rôle d’un prêtre bonnasse et allègre, pour les liquides composés du mal, dans un jardin inespéré d’angelots endormis. L’empoisonneur ne compte pas ses passions. Il ne choisit pas non plus le repentir. Il sait manier la désinvolture avec la patience d’un officiant secret. C’est une condition nécessaire qu’il sache écrire une lettre de courtoisie qui n’arrivera jamais au domicile indiqué. (Comme le laisse entrevoir la plume d’Oscar Wilde). Elles sont si belles les variétés de cristaux de noix vomique ! Quand on écrit sur le poison, - les infinies variétés du poison -, entre la misère humaine et ses passions enflammées, qui parfois deviennent répugnantes, il n’y a rien de plus adéquat que de distiller les argumentations comme des liquides tintés et dangereux dans les flacons de la nuit. Jamais il ne manifestera son triomphe avant que n’envahissent la plainte et l’effondrement (dans le meilleur sens du terme, c’est clair), que le verbe pleurer flotte comme un drapeau flamboyant...
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